samedi 26 août 2017

Le Parisien - Un nouvel orage inonde Villecresnes

A 11 h 30 ce vendredi matin, les habitants ont bien cru qu’ils allaient revivre le cauchemar de la nuit du 15 août. Le tonnerre assourdissant couvre les voix.

Dans son sous-sol, Simone arpente les pièces montrant à son voisin René, les vêtements, livres et appareils ravagés par l’orage du 15 août dernier. Soudain pousse un cri. Des trombes d’eau s’engouffrent à nouveau dans son garage.

En vingt minutes, l’équivalent de trois semaines de pluie tombe, comme le confirme plus tard le Syage (Syndicat mixte pour l’assainissement et la gestion des eaux, et en charge des réseaux d’évacuation des eaux pluviales de la commune).

Chez Simone, René limite les dégâts en surélevant à l’aide de cales le congélateur, épargné la dernière fois. « De toute façon maintenant je m’en fiche, souffle Simone, après avoir tenté désespérément de repousser l’eau avec une raclette. Tout est déjà foutu ».

Au rez-de-chaussée, sur la commode de l’entrée, traîne encore le papier distribué par la mairie il y a quelques jours, sur lequel cette dernière invite les sinistrés du 15 août à se faire connaître auprès des services techniques. Après huit sonneries, une voix passablement irritée décroche enfin et signale que ce n’est pas vraiment le moment d’appeler car il y a « urgence ». La personne au bout du fil note les noms et numéros de Simone et René, puis raccroche. « Voilà, ils sont prévenus. Et maintenant que va-t-il se passer ? Rien comme d’habitude », rit jaune René.Hasard tristement ironique : la veille, la mairie a publié sur son site un billet dans lequel elle met l’accent sur sa réactivité le soir du 15 août, et annonce avoir demandé la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.

Au Syage, on analyse différemment la situation, même « on comprend la colère des riverains ». « Les aménagements sont faits en fonction des statistiques établies sur des dizaines d’années, détaille Jean-Baptiste Ferrero, directeur de la communication. Là ça arrive plusieurs fois en quelques jours, mais nous restons sur des événements qualifiés d’exceptionnels. Et quand bien même ils seraient réévalués, les collectivités auraient-elles les moyens de changer les 1 300 km de canalisation ? Je ne le sais pas. »Un message qui arrive « un peu tard » selon les riverains et n’apaise nullement Claudine, une autre habitante de la rue. Entourée de deux ouvriers envoyés par l’assurance pour les dégâts précédents, elle arpente sa maison les yeux rouges et le cœur gros. « Trois maires successifs et rien n’a été fait, résume-t-elle la voix entrecoupée de sanglots. Cela fait des années qu’il faut faire des travaux. »

Source : www.leparisien.fr/villecresnes-94440/un-nouvel-orage-inonde-villecresnes-25-08-2017-7213734.php

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire