dimanche 5 novembre 2017

Le Parisien - Affaire de la ferraille à Villecresnes : l’angoisse d’un lanceur d’alerte


Un fonctionnaire qui avait dénoncé les vols de métaux au sein des services techniques de la ville avait reçu l’ordre de travailler à nouveau à partir de ce lundi avec les personnes impliquées dans ce trafic. Mais la municipalité a fini par céder vendredi.

Lui au moins, il peut se regarder dans une glace. Il n’a pas trempé dans la magouille et ne sera pas non plus inquiété pour non-dénonciation d’un délit. Mais que pèse l’honnêteté quand on se retrouve tout seul avec sa conscience ? C’est ce que se demande aujourd’hui un modeste agent technique des espaces verts à la mairie de Villecresnes, qui fait partie des rares fonctionnaires à avoir lancé l’alerte.

Après avoir été éloigné pendant des mois des personnes impliquées dans le trafic de ferraille aux services techniques de la ville, cet homme de 54 ans a reçu l’ordre la semaine dernière de retrouver son poste initial à partir de ce lundi. Et ça forcément, il l’a très mal vécu. Finalement, deux jours après cet entretien, la municipalité a fini par céder et l’a affecté à un autre poste. « Aucun agent impacté par cette procédure n’étant rattaché à cette équipe, vous pourrez ainsi prendre vos fonctions sereinement », lui a annoncé le maire. L’affaire éclate dans nos colonnes en février dernier. Le commissariat de Boissy-Saint-Léger est saisi de deux plaintes. Le fonctionnaire et l’ancienne directrice générale des services de Villecresnes vident leur sac. Ils racontent comment une demi-douzaine d’employés des services techniques volaient, pendant leurs heures de travail, des tonnes de métaux sur les friches de la direction des approvisionnements de la poste au Bois d’Auteuil. Le butin était ensuite acheminé avec le 19 t de la mairie à une entreprise de gestion de déchets en Seine-et-Marne pour qu’il soit vendu.

« J’aimerais que ça se règle avant la fin de l’année »
Si l’affaire est aussi gênante, c’est que cette magouille était un secret de polichinelle. Quelques mois après son élection, le maire (LR) Gérard Guille organise une réunion avec une dizaine de fonctionnaires dont le directeur des services techniques. Il faudra pourtant attendre deux ans et le coup de sang de la directrice générale des services, débarquée depuis, pour qu’une plainte soit déposée au parquet. Alors que l’enquête confiée finalement à la police judiciaire est toujours en cours — la plupart des protagonistes ont été auditionnés — l’agent des espaces verts, qui a lui aussi porté plainte pour harcèlement, est toujours en place.

« Depuis cette plainte, nous étions plusieurs à être sous pression, raconte-t-il. Avant que l’affaire n’éclate, on voyait bien qu’il y avait ceux dans le camp du directeur des services techniques et les autres comme moi. Et puis au printemps, on a fini par me mettre à l’écart, au stade. Je n’étais plus en contact avec eux. Ça allait mais là… Je ne sais pas pourquoi ils ont fait ça (NDLR : l’affecter d’abord dans un poste en contact avec les mis en cause). J’ai l’impression qu’ils voulaient me faire craquer pour que je fasse une connerie. » Le revirement de la ville le soulage aujourd’hui. Mais pour combien de temps ? Et surtout, regrette-t-il d’avoir été un lanceur d’alerte ? « Disons que je trouve ça long, soupire-t-il. J’aimerais bien que ça se règle avant la fin de l’année. » Contactée, la municipalité n’a pas donné suite.

Source : www.leparisien.fr/villecresnes-94440/affaire-de-la-ferraille-a-villecresnes-l-angoisse-d-un-lanceur-d-alerte-05-11-2017-7374087.php

Articles précédents sur le sujet :
presse-villecresnois.blogspot.fr/2017/04/le-parisien-affaire-de-la-ferraille-le.html
presse-villecresnois.blogspot.fr/2017/02/le-parisien-trafic-de-metaux.html
presse-villecresnois.blogspot.fr/2017/02/le-parisien-trafic-de-metaux-le-maire.html
presse-villecresnois.blogspot.fr/2017/02/le-parisien-les-services-techniques.html

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